La clôture électrique.

Publié le par Léonard

 Eliott (à gauche) et Mascotte (c'est l'autre)


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Nous venons d’installer une clôture électrique.
Cela n’est pas un événement mondial mais si on ne vous raconte pas ça qu’est ce qu’on va bien pouvoir écrire ? Le même jour Obama organisait un pince-fesses à Londres avec tout plein de beau linge, de belles promesses, des petits fours et même une reine son diadème sur le crâne mais cela n’entre pas dans notre champ de compétences éditoriales.

L’info du jour est donc notre clôture électrique.


La clôture électrique n’a rien à voir avec la chaise du même nom, je tiens par cette précision à rassurer les citadins indécrottables égarés sur ce blog (et néanmoins les bienvenus) qui s’apprêtaient à nous dénoncer aux autorités.
Elle n’a rien à voir non plus avec le rasoir électrique, pas plus qu’avec le grille-pain ou le four de cuisine. J’écris cela pour le benêt du fond qui baille aux corneilles en essayant de comprendre.


La clôture électrique a un vague cousinage avec le pistolet du tatoueur, le laser qui brûle les poils ou le collier anti aboiements mais la sensation et le résultat n’ont rien en commun.

On peut aussi, si on a l’esprit tordu ou si on est militant situé à gauche, voir dans ce type de clôture un voisin non miniaturisé du taser. Il n’en est rien. 1500 volts à l’arrivée pour « le pistolet qui sauve des vies » (Aïe, ça fait mal !), 12 volts pour la clôture (ouille, ça chatouille !). De plus l’engin révolutionnaire et controversé à tendance à vous courir après alors que la clôture, placide, ne bouge pas. Elle est passive, pacifiste et protectrice.


La clôture électrique a l’avantage d’être vite installée, vite démontée et très facilement déplacée pour augmenter au diminuer la surface de broutage.

Elle se compose d’un double ruban conducteur fixé sur des isolateurs, tendu sur des piquets, et branché sur une batterie de 12 volts. Voila pour ceux qui ne savaient pas.


Vous pourrez à l’occasion le replacer finement dans un dîner en ville :

-Savez vous chers amis ce qu’est une clôture électrique ?

-Pour calmer cet énergumène il faudrait le bloquer à l’aide d’une clôture électrique.

Voire pour les dîners en milieu rural, donc plus spécialisés :

-La clôture électrique est un moyen moderne de gestion des terres et du cheptel.

Vous allez faire sensation.

Merci qui ?

 

Revenons à nos chevaux :

Pourquoi est-ce que nous utilisons ce type de clôture ?

Le pré que nous occupons fait plus de quatre hectares de surface, si nous laissons Mascotte et Eliott brouter à leur aise dans cette immensité il vont gonfler, gonfler, gonfler jusqu’à exploser.

Surtout lui.

Plus sérieusement ils risquent l’embonpoint et les fourbures.

Surtout lui.

En cette période ou l’herbe pousse drue, grasse et très nourrissante nous devons être vigilants.

Accessoirement cette technique permet à l’agriculteur qui met gentiment à notre disposition ce pré de faire son beurre avec son foin. Ce n’est pas négligeable.

Avant, nous étions obligés de migrer vers d’autres pâtures en attendant la coupe, le séchage, le bottelage et l’enlèvement. Mascotte n’aimait pas du tout, elle est borgne, un peu sourde et, comme tous les vieux, vous en connaissez certainement (Mamie Georgette avec ses patins, Tatie Simone avec « Derrick », « les feux de l’amour » et « plus belle la vie » ou Le gros Robert avec ses pâtisseries du Dimanche après la messe), elle n’est à l’aise que dans ses habitudes et sa routine.

Non pas que Mascotte frise le gâtisme, non, elle a ses rituels, ses horaires de passage dans tel coin d’herbe, à l’abri, à la rivière. Vous verrez quand vous aurez son age, il y a des coutumes qui rassurent…

La surface utilisée est donc passée depuis quelques jours de quatre hectares à environs un demi hectare ce qui suffit largement pour une période variant de un à deux mois. L’herbe va donc rapidement être rase et Eliott pouvoir entamer son régime de printemps car il a pris durant l’hiver.

Non pas qu’Eliott soit obèse, non, il est juste un peu enveloppé, un peu large de l’encolure et du reste. Un peu lourd sur ses jambes. Contrairement à Mascotte qui est très raisonnable il ne pense qu’à bouffer et ne sait pas s’arrêter.

Cet hiver il a réussi à pousser la barrière qui l’empêche théoriquement d’accéder à la réserve de foin. Que croyez qu’il est arrivé ? Il s’est empifré jusqu’à ce que nous arrivions pour stopper son gavage.

Mascotte chipote, Eliott se goinfre, c’est ainsi. Ils sont inséparables mais ont un régime alimentaire totalement opposé. Nous faisons tout pour qu’elle prenne du poids et autant pour qu’il en perde.
Ce n’est pas une mince affaire.

Durant le confinement dans un espace restreint (grâce à la clôture électrique, suivez un peu !) Mascotte recevra un complément alimentaire riche et Eliott sucera les cailloux : C’est la dure loi de la diététique chez Haridelle & Cie. Dure loi qui nous permet de ne pas les séparer alors que ce serait le moyen le plus commode, mais le moins humain, d’agir.

Pour ceux que ça intéresse, vous trouverez un album photo de l’installation de la clôture. Ca n’a pas l’exotisme d’un documentaire sur « les Andes pays de contraste », pas la dramaturgie de l’oeuvre de Yann Arthus Bertrand mais ça fait passer un bon moment plein de vert.


A bientôt.



Publié dans Haridelle et Compagnie

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