Le goudron de Norvège.

Publié le par Léonard

 

Eliott a la fâcheuse tendance à fissurer des sabots. Sur les conseils de notre maréchal-ferrant nous badigeonnons désormais, une fois par semaine, ses pieds et ceux de Mascotte avec du goudron de Norvège. Ce produit évite le dessèchement en préservant l’humidité à l’intérieur du sabot. Nous en mettons partout sauf sur la sole.

Le goudron de Norvège, ou goudron de pin, est fabriqué en carbonisant du pin, façon charbon de bois, et en distillant le produit de cette carbonisation. Ne me demandez pas qui a eu l’idée saugrenue de cette transformation complexe, certainement un Olaf, un Lars ou un Jorgen qui n’avait pas la télé, mais le résultat est un liquide poisseux, noir, qui sent fort, qui colle mais a de réelles qualités.

En Scandinavie on en tartinait les coques des bateaux. On l’utilisait aussi pour protéger les maisons en bois comme on le fait aujourd’hui avec la lasure. Dans ces conditions on peut penser que les jeunes n’étaient pas nombreux à tenir les murs des journées entières.

Chez les gardiens de vaches compressés du chapeau, associé à un bon lots de plumes il offrait aux joyeux lurons sortant des tavernes bourrés comme des alambics de nombreuses possibilités de déguisement dont le plus connu est le crétin emplumé ou dindon de la farce.

Les vachers d’aujourd’hui portent toujours des chapeaux trop petits mais circulent en 4X4 et les contrôles inopinés d’alcoolémie ont remisé cette jolie tradition aux récits du passé. Tout fout le camp…

Mais le goudron de Norvège est toujours là.

Les chasseurs, ces gentils défenseurs de la nature armés jusqu’aux dents pour entretenir nos campagnes, en versent sur du maïs ou sur les troncs des arbres pour attirer les sangliers. Ne reste qu’à attendre. Les bestioles, attirées comme des babas-cool par un pot de miel bio, arrivent au pas de course et se mettent à table. Ils se font illico descendre d’une balle dans la tronche en cassant la croûte. La gourmandise est un vilain défaut…

Les pêcheurs, cousins aquatiques des chasseurs, toujours en recherche d’un produit attirant un poisson de plus en plus rare, déposent quelques gouttes de goudron de Norvège sur l’appât qu’il balance dans l’eau. Et plouf : Il parait que c’est irrésistible avec les tanches…

Pour les chevaux il permet donc de garder un minimum d’humidité l’été et d’éviter son trop plein l’hiver : plus de fissure, plus de craquelure.

Son application est simple : il vous suffit, en plus de l’indispensable pot de goudron de Norvège, d’un pinceau et d’une main. Si vous avez deux mains vous pouvez tenir le pot dans une et le pinceau dans l’autre, c’est le grand luxe.

Les pieds sont visiblement moins secs pour un coût modique.


Le plus : Avec ça vos chevaux auront l’air de dandys partant en virée avec leurs godasses vernies.





















Le goudron de Norvège n’a pas d’effet indésirable : Pour l’instant aucun sanglier n’est venu sucer les pieds de Mascotte ou D’Eliott. Quant aux tanches il en circulait déjà quelques unes aux abords de notre pré, aucune surfréquentation alarmante n’est à signaler.


 
 

 

 

 

 

 

Publié dans Haridelle et Compagnie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
<br /> les dadous a l'anglaise<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> on dirai des gentlemans<br /> <br /> <br />
Répondre